Zegama - el ternero, la vaca y el usurpador

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Zegama Liga Norte 9-10 de junio

Avec un grand plaisir, nous partons à 3 pour un beau ouikende à Zegama avec les « amourogaineurs », Peio et Marie-Thérèse. La nuit est prévue en « suelo duro », une première pour moi. Pour 1 euro, nous dormirons dans le fronton couvert. Peio a même prévu 2 matelas pour moi, du grand luxe ! Ce sera une belle expérience, bien éloignée des nuits de refuge en montagne avec des hordes de marcheurs ibères aux ronflements tonitruants de niveau mondial. Une bonne cinquantaine de couchages sur la concha, ambiance sympa, les jeunes qui jouent au foot jusqu’à 22h. A 23h plus un bruit.

Bon parlons course maintenant. Pour ceux qui ne connaissent pas, Zegama est réputée pour son marathon de montagne où les meilleurs coureurs internationaux viennent en découdre. Une ambiance du tonnerre avec des centaines de spectateurs qui encouragent dans la pente sommitale, mélange de rochers et de sente glissante, souvent dans une atmosphère humide et fraiche.

Pour nous, au menu, une MD le samedi matin, un sprint le samedi en fin d’après-midi et une LD le dimanche. Un classement sur 2 jours avec la MD et la LD. Le sprint est hors classement. Peio et Marie-Thérèse le feront, pas moi. Je poursuis ma résolution de ne pas courir sur sol dur, snif !    

Nous arrivons tranquille avec les derniers départs demandés aux organisateurs. Le ciel est nuageux, quelques rares gouttes rafraichissantes, top moumoute. Nous décidons de partir plus tôt car il y a peu de départs dans la dernière heure. 20 minutes pour rejoindre le départ, 180 m de dénivelé positif. Pas besoin d’échauffement complémentaire. Peio part le premier, suivi de Marie-Thérèse, je pars en dernier 12 minutes après Peio sur le même circuit, il y a match !


C’est parti, la balise départ sur le chemin… on assure la première balise… point d’attaque, le coude du chemin (attention, ça peut être dangereux !), le poste est dans un rentrant dans du micro relief dans le flanc, dans 70m... tranquille je suis l’azimut en flanc descendant, bingo. Hop le second poste. Ouille ça grimpe de 50m. Point d’attaque correct. Je monte la croupe, je glisse sur le flanc gauche pour passer au réservoir comme point d’attaque, paf ! je vois le poste. Hop, le 3ème poste de l’autre côté du sommet dans le découvert, un peu plus bas qu’ici. Je contourne par la droite pour ne pas trop monter, hop à flanc, nickel… le chemin est très bas, bizarre. Bizarre… ah non c’est la piste en contrebas, je dois être à hauteur, hop voilà la source à gauche, poste 3. La suivante, derrière, point d’attaque, chemin et entrée dans la forêt, je passe par le col…

 

Les autres postes s’enchainent. Je poursuis mon objectif, reprise, ne pas se blesser, bien orienter, point d’attaque avant de quitter le poste, pas à fond, petites foulées, le reste de la course descend…


Je finis la course. Peio et Marie-Thérèse ont fini. A la GEC. 39mn46s, premier de la catégorie, il reste 2 coureurs. Peio est deuxième en 40mn25s, héhéhé… Nous descendons à Zegama, direction le fronton pour prendre une douche. Puis déjeuner sur le perron de l’école. Mini sieste.

Nous partons faire le tour de la ville pour repérer une auberge pour le soir, et les recoins en préparation du sprint. Nous passons au centre de course, les résultats sont affichés, allons voir.

Caramba ! Peio est premier en 34mn23, je suis second en 34mn57. Les interpostes 2-3 et 3-4 ont été annulés. Une vache et son veau ont gêné des compétiteurs au poinçonnage de la balise 3. Mes 39 secondes d’avance ont changé en 34 secondes de retard. Pierre aurait apperçu la vache mais n’a pas été ralenti. Moi je ne l’ai pas vue. Peio est sourire aux lèvres… pas moi. Marie-Thérèse est 3ème à 7 minutes de la première en D45.

 


Le soir le sprint. Les amourogaineurs y auront des fortunes diverses. Peio fait une énorme erreur sur un poste, Marie un peu moins sur ce même poste. Pas lu la définition, ça peut faire très mal en sprint ! A l’arrivée, elle est plus rapide de 10 secondes. Pierre, encore second !

 

Petite douche, repos et méditation pendant que les jeunes jouent au football. Coup de tonnerre et trombes d’eau pour les derniers coureurs, maillots transformés en serpillère et chaussures en bassines pleines en moins de 4 secondes. Nous, nous avons toujours couru au sec. Puis apéro, bacalao con salsa de pimientos, slurp, miam miam…    


La nuit, quelques trombes d’eau nous réveillent, sommeil en pointillé... Dimanche matin, le ciel est pur, sans nuage. La crête de l’Aizkorri resplendit ensoleillée avec le ciel azur derrière, somptueux.

Nous avons encore les derniers départs, juste avant midi. Pierre et Marie décident de partir vers 10h30, je fini de digérer mon petit-déjeuner et pars à 11h00.

Départ au bord de la piste, on ne voit pas le triangle mais on doit directement monter le sentier vertical, glissant et tout le monde marche, même les rapides-costauds.

Arrivé au triangle, je poursuis le chemin. Le premier poste est une charbonnière juste avant un ruisseau en contrebas mais assez loin du sentier. Je décide d’aller jusqu’au coude, il me restera 20m à descendre, traverser le premier ruisseau puis avant le second je descendrai pour arriver à la charbonnière. Hop premier ruisseau et marécage, plosh, plosh, plosh… je descends un peu en travers, hop 2ème ruisseau, je ne le franchis pas. Je descends en le longeant, tranquille… bizarre je descends un peu trop ? je rentre dans du vert. C’est la végétation basse juste en dessous. Le jaune en dessous est beaucoup trop près, je suis trop descendu. Je remonte un peu, je jardine un peu. Rien. Merdum, le premier poste qu’il faut assurer !!! Je remonte encore, j’aperçois un coureur, le chemin au-dessus. Nous échangeons, je comprends que je suis revenu au premier ruisseau, sans vraiment comprendre. Je repars à flanc plus bas dans la végétation basse et avant d’arriver au 2ème ruisseau, enfin, je remonte et trouve la charbonnière et la balise « Imbécile ! »

Hop le 2ème poste, un trou à flanc après un ruisseau et des blocs. Je longe une zone de vert avec une clôture, point d’attaque de l’extrémité à la même altitude. Hop hop hop…. Clôture, ruisseau, blocs, je sors des blocs, c’est par ici, pas trop bas. Bingo le trou, balise. Hop la 3ème. A flanc, trait rouge, 300m. Déjà 5mn de perdues, finies les 34 secondes. Zut le point d’attaque, jonction des chemins, poste dans la végétation basse, plein de fossés attention. La piste, je descends. La jonction à droite, à gauche ? Je pars à gauche, bizarre ça tourne beaucoup, ça devrait juste se courber légèrement. Je m’arrête. Quel imbécile ! Je partais vers le point d’attaque de la 5, jonction des chemins, alors que je dois aller à la 3. Je suis sur la piste, en contre-bas de la 3. Je reviens en arrière sur la piste, remonte en travers depuis le coude, bingo la charbonnière, la 85. Quel crétin ! en moins de 3 postes, presque 10 minutes de perdues et déjà 50m de dénivelé en cadeau. Je ne rattraperai pas Peio, grrrrr !!!!

Bon je me concentre, fondamentaux : point d’attaque, points d’appui, itinéraire avec le moins de pente… J’enchaine les postes. Enchainement 7-8-9 un kilomètre vertical, avec 150m de dénivelé. J’en fait 30 de plus, avec une autre erreur !!! Le reste s’enchaine, pas d’erreur, pas de douleurs…

Encore une erreur à la 16, l’avant dernière. Je passe à 3 charbonnières sans balises, je suis dans la zone mais où ? Je vais me recaler sur la jonction de sentiers en contrebas, 30 m de dénivelé de bonus pour remonter et bingo la cuvette, avec la balise au fond. Hop dernier poste, sur le chemin. Azimut, ça descend, allez, allez… Déviation volontaire sur la droite, j’arrive au chemin puis balise à gauche. Je descends, « c’est quoi ces 2 bâtiments ? », je regarde la carte « ben y’a rien entre le poste et le sentier !?! ». Je continue ma descente. « Argh les 2 captages au-dessus du gros chemin du bas ! j’ai traversé le sentier sans le voir. » Encore remonter 30 m de rab, le poste puis dernier 150 mètres sur le sentier et la balise « Salida », ouf !!! Fini, pas de blessure, pas mal aux sacro-illiaques, des …. neries en pagaille, quelques bons choix, déçu.

J’arrive sur le sentier, je vois Peio et Marie-Thérèse qui s’inquiétaient de ne pas me voir arriver. « Non tout va bien, à part la course. »

Je pars à la GEC. Je récupère mon ticket, 1h47mn03s, quelle galère. Je regarde en bas du ticket : Pierre est derrière moi en 1h 47mn30s. Il est derrière moi à 27 secondes. Arggh, j’en avais 34 au départ. Je suis 2 fois devant sur les tickets sur 2 courses, et il se retrouve premier officiellement de 7 secondes, un usurpateur à l’insu de son plein gré ?!?

Marie-Thérèse est deuxième sur les 2 jours, elle a remonté une place, avec aussi quelques erreurs sur certains postes. 3 BROSsiens à Zegama, 3 podiums, ça pourrait être pire.

De retour à la maison, une petite analyse avec QuickRoute, je comprends enfin mon erreur de la première balise. Entre les 2 ruisseaux, il y a un talweg en travers qui était plein d’eau, transformé en ruisseau ! Il était arrivé un peu trop vite, mais je l’ai longé, sûr de mon coup… Je n’ai jamais regardé la boussole en descendant. Lorsque j’arrive à ma ligne directrice, je contrôle parfois. Je pense que je contrôlerai chaque fois…

Depuis mon retour en course ce printemps, après la première course catastrophique, je m’étais reconcentré sur les piliers fondamentaux, c’était revenu. Là, j’ai péché sur les erreurs que j’avais dû me coltiner lorsque j’avais progressé : souvent je m’arrête avant, je ne poursuis pas jusqu’à une ligne d’arrêt ; erreur de parallèle associée à un flou, et je continue… La prochaine fois, je ferai mieux… sans me blesser.

Comme a dit Mandela « I never lose. I either win or learn. » « Dans la vie, je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends. »    

Par Beñat

 

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Commentaires: 6
  • #1

    colette (mercredi, 20 juin 2018 12:36)

    j'en ai des crampes dans les jambes rien que de lire le compte rendu de Benat
    peio meme pas peur des vaches prét a affronter les MIURA pour poinçonner la balise Félicitations pour ces résultats et pour montrer le maillot du Bros ,, tras los montes,,
    besos a los tres Colette

  • #2

    Marie-T (jeudi, 21 juin 2018 22:22)

    merci Benat pour ce compte-rendu succinct, tu as omis de mentionner le petit déj au suelo duro, la douche au hammam. Joli ouikende ceci dit!

  • #3

    peio (vendredi, 22 juin 2018 22:41)

    Ce que les gens retiendrons dans quelques années, c'est le nom du vainqueur. désolé Béñat.

  • #4

    Kti (samedi, 23 juin 2018 00:15)

    Pas faux Péio !!!!
    Mais si toi, t'as gagné...Bégnat lui, a appris !!!

  • #5

    Juan Mimi Largué (samedi, 23 juin 2018 11:51)

    Si Peio, como la mano de Dios de Maradona.

  • #6

    Alain (mercredi, 27 juin 2018 00:16)

    Beñat, je comprends que tu me dise ce matin que l'on a moins de lecture!!
    Ceci dit j'éspère que ce sont tous les Brossiens qui ont lu et retenu tous tes conseils sur les fondamentaux. Mais bien sur Peio, connait tout ça .... et reste le vainqueur! Il en faut un . Vivement la revanche.