Moncrabeau, l'enfer du N.O.R.D.

Dimanche dernier, 19 avril, une MD à Moncrabeau. Une carte toute neuve, une météo humide. Quelques BROSsiens au départ.
Nous arrivons, à 4 de la côte basque, Jean-Pierre Labrousse, Jesus, Yohan et moi. La pluie qui nous accueille à 10 km de Moncrabeau. Et nous voilà les 2 vieux binoclards a nous plaindre… Nous décidons d’attendre l’accalmie que le radar météo nous promet dans 20 minutes.
Jesus motivé se rend au départ insensible à la météo : « une fois mouillé, il me restera les affaires sèches dans la voiture. »

Dorian nous aperçoit et vient nous parler des conditions pour aller au départ : « tu ne seras pas arrivé au départ, que t’auras 1 kg de boue sous chaque chaussure. » Je pense à Yohan qui piaffe d’impatience d’étrenner son maillot du BROS. Je décide de lui remettre les chaussures de montagne, sinon il risque de finir en chaussettes.

Lucien passe devant nous. Il vient de finir sa course, euh d’abandonner sa course. Juste après le second poste, une branche désagréable lui a oté et projeté ses lunettes, si loin qu’il n’a pu les retrouver. Contrarié et sans lunettes, il poursuit, mais n’arrive pas à lire la carte, ne trouve pas le chemin bien marqué sur la carte, et ne peut distinguer les détails innombrables de la carte. Renfrogné, il abandonne alors qu’il était en jambes. 5 heures de voitures pour 6 minutes de course. Il disparait dans la pluie…

Les Doussettes passent en trombe sous la bruine "Vite, vite notre départ est bientôt… » Elles sourient peu et disparaissent sous la pluie.
Tiens les Labarbe sont dans la voiture de devant, ils attendent. Je ne les avais pas vu avec cette buée. Ils sortent de la voiture ensemble, l’heure de leurs départs approche. Ils n’ont pas l’air très motivés, Sabine encore moins. Ils disparaissent sous la pluie qui continue…

Allez, nous nous motivons. Jean-Pierre va inscrire son départ. Il revient et l’éclaircie pointe par l’ouest, héhé ! Je prépare Yohan qui préfère courir sans sa veste, elle cacherait son beau maillot, allez, juste une casquette et hop !
Il ne pleut plus, le radar des pluies n’a pas menti. Nous nous rendons au départ, zip, glisse, zip, zououou, ça glisse à chaque pas sur le chemin de terre détrempé. Dorian avait raison : en 50 mètres, 500 gr sous chaque chaussure. Nous zigzaguons entre le milieu du chemin et le bord du champ, en espérant limiter la boue. Sans succès. Plus de pluie, mais de la gadoue.

Au départ, j’aperçois Colette qui sereine attend son heure. Allez hop, j’en profite pour lui demander d'accompagner Yohan dans le sas de départ. Yohan me dit qu’il sait ce qu’il a à faire. Bon ! Je pars m’échauffer… Carine et Bastien attendent aussi leur départ. Elle, semble tranquille et souriante, Bastien plus concentré.

Jean-Pierre a son départ en même temps que moi. Il me bouscule avant la carte, je la prends, j’accélère, je ne le verrais plus.
Le triangle est vite là, hop à droite le long de la lisière, dans le champ, la foulée aérienne, la boue se décroche… Je rentre dans la forêt, c’est du vert, à chaque branche touchée, c’est 50 gouttes sur les lunettes, cool il ne pleut plus… le chemin, le point d’attaque à la jonction de chemins. Azimut précis, je ralentis, bing le poste est là, déjà là ! Je mettrais toute la course à percevoir les distances, au 7500 ça va vite. Le 2ème poste, bing, cool. Je poursuis, le chemin, le coude du chemin, mon point d’attaque, le poste doit être là. Non, il n’est pas là. Mais c’est quoi cette cabane ? Arghh, je suis là, je suis mal sorti du poste précédent. La ravine va m’y amener, j’accélère, mon pied se coince et je vole à plat ventre, je tends les mains, zip 50 cm dans la gadoue en soulevant la carte dans la main gauche. Ouf elle n’est pas marron…. Le porte définition et l’avant bras droit sont marron, mince. Je frotte. Pas de mal. Allez on se reconcentre… Je vous passe le reste… J’ai du mal à lire la carte, surchargée de détails, qui arrivent vachement vite ou cachent les reliefs des zones autour des postes.
Une belle erreur à l’avant dernière balise, merdum. J’arrive sur le chemin avant la 255, j’aperçois Yohan qui arrive au tréteau. Mince il aurait du arriver il y’a longtemps. Il est rempli de boue jusqu’aux lombaires.
Il repart en trottinant. Je l’encourage en arrivant à la 255. Il accélère, nous finissons en trombe à quelques dixièmes de secondes. Il parait heureux avec son beau maillot presque propre et son pantalon maculé de boue. Il me dit qu’il a manqué la 3, a continué sur le chemin. Presque sorti de la carte, un adulte l’a recalé et il est revenu à la 3, puis a poursuivi… Nous allons à la GEC. Badaboom, son ticket indique PM. Je lui montre qu’il manque la 2. Il se souvient du numéro 37. Il ne comprend pas et semble très déçu. Premier PM, nous avons beau lui dire que ça arrive aux meilleurs, il lui faudra une bonne demi-heure pour digérer… Premier PM.
De mon côté, une course correcte avec quelques erreurs et 2 bêtises qui me font perdre quelques minutes, zut ! Les fondamentaux !

14h00, je suis inquiet je n’ai pas vu Colette. Je vais à la GEC. Elle n’est pas arrivée.
14h30, l’heure du Podium approche. Quelques BROSsiens y seront. Je repars à la GEC, un peu plus inquiet. Colette vient de passer il y a 5 minutes, ouf !
Je la verrai juste avant de partir. Avec son regard mi-pétillant, mi-perçant, elle me répond à mon interrogation «  Ben je ne vais me mettre à courir dans cette boue quand même. » Et nous nous quittons avec un « A samedi à Biscarosse, et sous le soleil ! ».

La journée n’était pas finie. De retour, il a fallu enlever la boue des vêtements et des chaussures. Les chaussures de Yohan avaient quadruplé de poids. Plus d'une heure à décrotter à la brosse chaussures, bottes, pantalons, chaussettes, guêtres, porte-définitions, boussole… Je n’étais pas motivé par refaire une MD en Lot-et Garonne, surtout s’il a plu depuis moins de 3 jours !!!

La course d’orientation, plus que juste courir !

Quelques résultats de coureurs du BROS  :
Logan 1er H12
Angel 1er H14
Ludivine 1ère D16
Mathilde 1ère D18
Dorian 1er H20
Xavier 1er H35
Sabine 2ème D35
Corinne 1ère D45
Beñat 1er H50
Jean-Pierre G 1er H70

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Beñat

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Commentaires: 4
  • #1

    Alain (mercredi, 22 avril 2015)

    Beñat, superbe récit, mais avec tous ces news qui se succèdent, les commentaires ne suivent pas. Moi j'attends de savoir où en sont Colette et Lucien, les sinistrés de la course. Ils n'ont pas à rougir!! Bravo à tous et VLB

  • #2

    Patxi (mercredi, 22 avril 2015 23:03)

    Super reportage de la course, on s'y croirait, et j'ai l'impression que je n'ai rien perdu ( confirmé par certains commentaire sur CO news) . Mais dans tous les cas bravo pour toutes ces belles places sur les podiums. VLB

  • #3

    xabi (jeudi, 23 avril 2015 11:49)

    Vous avez oublié Elisa sinistree aussi qui a abandonné !
    Perdue et en pleurs au niveau de 3 balises en bordure de carte

  • #4

    xabi (jeudi, 23 avril 2015 11:50)

    C'est intelligent de mettre des balises en bord de carte pour des gamins de 10 ans !!!